Les choses qui fâchent…
L’été est là avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles : le retour du soleil certes mais aussi celui des algues vertes ! Vous vous dites qu’en tant que producteur d’algues, choisir de traiter un sujet aussi délicat est un peu périlleux…


Nous au contraire, nous pensons qu’il vaut mieux informer, expliquer plutôt que de subir des critiques de personnes qui ne savent pas ou qui sont mal informées.
Mais de quoi parle-t-on ? Les algues vertes étaient là bien avant nous : ce sont les Chlorophycées. Elles ne sont pas toutes nuisibles et elles sont parfaitement légitimes dans leur environnement. Aussi pas de panique si lors d’une balade sur l’estran vous en trouvez solidement accrochées dans des cuvettes ou fixées sur les rochers ; celles-ci sont récoltables et bien entendu comestibles. Il s’agira la plupart du temps de Laitue de mer (Ulva spp) ou d’Ao Nori (Enteromorpha, nouvellement renommée Ulva).

Laitue de mer

Ao Nori

Ne les confondez pas avec les algues d’échouage non comestibles et qui font la UNE des journaux :

« Les algues vertes, c’est vous ! » Et bien non, ce n’est pas nous ! C’est la faute entre autres aux nombreux élevages intensifs installés près des côtes, c’est la faute aux engrais qui à cause du ruissellement finissent dans la mer où ils favorisent la prolifération des algues.

« Les algues vertes : une vraie pollution ! » Pas vraiment, on tire un peu sur l’ambulance.
Les algues consomment les éléments nutritifs (nitrates et phosphates notamment) présents en excès dans l’eau. Sous l’action de la lumière, les algues convertissement cette matière minérale en matière organique : elles grandissent, se fragmentent et avec les courants elles finissent par s’échouer sur les plages. Comme l’épaisseur de matière est très importante, sous l’action de la chaleur elles finissent par se dégrader et donc elles empoisonnent nos littoraux.
Mais si elles n’étaient pas là, les quantités de sels nutritifs présents dans l’eau de mer seraient tellement importantes que toute la vie maritime (poissons, coquillages, crustacés…) serait détruite ou bien mal en point !

« Les agriculteurs ne font rien ! » C’est faux mais ce n’est pas la révolution espérée !
Les agriculteurs sont encouragés à baisser leurs apports azotés, à créer plus de zones de semis de couverts végétaux autour des zones de production, à réduire leurs épandages etc. Les exploitants sont également accompagnés de manière individuelle sur certaines thématiques dont l’objectif est la diminution des fuites d’azote.
Il y a urgence ! C’est vrai, ces mesures ne sont peut-être pas assez ambitieuses, il faudrait sûrement un vrai changement, un changement plus « collectif » des pratiques culturales pour obtenir de meilleurs résultats et surtout plus rapides.

Parce que nous avons des enfants, nous préférons voir le verre à moitié plein et nous dire qu’une prise de conscience est en route.
C’est aussi à nous CONSOMMATEURS d’agir car l’acte d’achat n’est pas anodin, il se veut engager et responsable en privilégiant les produits Bio moins polluants. L’agriculture biologique respecte la saisonnalité, favorise la biodiversité et met en valeur la richesse de nos terroirs.

Et parce qu’un peu d’humour ne nuit pas, finissons sur une note un peu plus légère…

Belle fin d’été à tous !
Illustration originale © Gérard Beaudoin

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